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Les mineurs qui fuguent quittent leur domicile, leur institution ou leur famille d'accueil sans autorisation. Il s'agit d'un symptôme de problèmes sous-jacents, auxquels ils ne voient aucune autre issue. Les jeunes qui fuguent n'ont souvent aucun plan précis. En général, ils ne fuient pas vers une destination particulière, mais ils fuient leurs problèmes. 

Découvrez le témoignage d'Edouard, ce jeune homme qui, il y a quelques années, a décidé de tout plaquer et de fuguer: https://www.youtube.com/watch?v=QgLcj7UROGk

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Aux yeux de la loi

Lorsqu'un jeune fuit sa famille (ou son institution), cela signifie, d'un point de vue juridique, qu'il se soustrait à l'autorité (parentale) que lui impose la législation. Les parents (ou les éducateurs qui remplacent ceux-ci) se trouvent alors dans l'impossibilité de remplir leur devoir d'alimentation, de soin et d'éducation. Dans ce cas, ils peuvent faire appel à un soutien de la police afin de rechercher le jeune en question et le ramener chez lui.

 

Les chiffres en Belgique

Child Focus traite en moyenne 1 000 cas de fugue par an. Bien sûr, ce chiffre change et évolue légèrement d'une année à l'autre. Dans notre rapport annuel, nous présentons des données et des chiffres récents concernant les fugues.

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Motifs et conséquences

La motifs de la fugue sont variés :

  • dispute ;
  • mal-être ;
  • poursuivre un rêve non partagé par les parents ou les éducateurs ;
  • violence physique ou sexuelle ;
  • problèmes personnels ;
  • questionnement identitaire ;
  • questionnement sur le sens de la vie ;

Les mineurs invoquent des motifs différents, mais ils ont souvent un point en commun : à ce moment-là, ils ne voient pas d'autre possibilité que de fuguer. Généralement, la fugue est liée à une situation de crise. Celle-ci peut provoquer des sentiments d'anxiété, de solitude et d'insécurité. Un jeune peut se réfugier dans des stratégies de survie dangereuses. Plus un jeune s'éloigne longtemps, plus il risque de décrocher de divers aspects, comme l'école ou ses hobbys.

La fugue peut aussi avoir un impact positif. Le jeune manifeste ainsi que la situation ne peut plus durer. Cela peut constituer un point de départ pour tenter de remédier à la situation de crise en profondeur.

 

Le rôle du professionnel

Si vous craignez qu'un mineur projette de fuguer, ou si un mineur dont vous vous occupez a fugué, cela peut être très difficile pour vous et l'équipe. Cela peut déclencher toutes sortes d'émotions en vous. Vous êtes peut-être ébranlé, car vous ne vous attendiez pas à cet événement, ou bien vous êtes inquiet de ce qui va se passer. Ce sentiment est parfaitement normal.    

Les informations ci-dessous peuvent vous aider, vous et votre équipe, à passer à l'action.
N'hésitez pas à appeler le numéro 116 000 de Child Focus. Nous vous écoutons, nous réfléchissons avec vous et ce, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Parler d'événements choquants n'est pas toujours facile. Peut-être vous sentez-vous coupable. Parler demande du courage, mais c'est un soulagement.

Cours "Premiers Secours en Cas de Disparition"

Apprenez les bons réflexes en cas de disparition d'un enfant en écoutant le podcast "Premiers Secours en Cas de Disparition". Ce podcast vous donnera également des conseils concrets de prévention pour éviter la disparition d'un enfant. Découvrez le podcast ici.

Comment empêcher un mineur de fuguer ?

Encouragez un mineur à chercher une personne de confiance, un Max, dans son entourage. Un Max est un adulte vers lequel il peut toujours se tourner en cas de questions ou de problèmes. C'est quelqu'un que le mineur connaît également dans le monde réel, hors ligne. Max peut être un responsable du mouvement de jeunesse, un enseignant, un membre de la famille... Max est quelqu'un à qui le mineur peut faire entièrement confiance et qui sera toujours là pour lui. L'enfant ou le jeune choisit lui-même son Max et peut demander officiellement à quelqu'un de devenir sa personne de confiance via le site www.chacunsonmax.be.

Si le mineur n'a personne dans son entourage qui puisse jouer le rôle de Max, vous pouvez l'orienter vers :

Dialoguez

 Parlez à l'enfant ou au jeune ! Parler avec lui vous permettra de mieux le comprendre et d'écouter ses préoccupations.

Comment reconnaître les signaux de fugue ?

Soyez attentif aux signaux donnés par le jeune :

  • si le comportement du mineur sort de l'ordinaire ;
  • si vous sentez que quelque chose ne va pas ;
  • s'il y a beaucoup de disputes, de stress ou d'agression ;

Que pouvez-vous faire si un mineur a fugué ?

  • Essayez de joindre le jeune par GSM, e-mail, via les médias sociaux, WhatsApp, etc.
  • Vérifiez s'il a suivi ses activités normales ce jour-là (école, club de sport, rendez-vous avec des amis, etc.)
  • Contactez les personnes chez qui le mineur pourrait se trouver. Allez voir dans les endroits où il passe souvent du temps.
  • Si cette première recherche ne donne aucun résultat, contactez le bureau de police près de chez vous et signalez la disparition.
  • Vous pouvez également signaler la disparition à Child Focus, au numéro gratuit 116 000. Vous serez écouté, nous chercherons des solutions ensemble et préparerons le retour.

Quel est le rôle de la police lorsqu'un mineur a fugué ?

Si votre recherche initiale ne donne aucun résultat, contactez le bureau de police près de chez vous et signalez la disparition. La police :

  • vous posera des questions sur le mineur afin d'orienter la recherche le mieux possible : caractéristiques physiques, vêtements, endroits où il passe souvent du temps, photo, etc. ;
  • communiquera la disparition à divers services de police ;
  • vérifiera si le mineur se trouve à l'hôpital ou dans un poste de police ;
  • organisera une enquête de voisinage.

Que pouvez-vous faire lors du retour du jeune ?

L'absence prolongée d'un mineur peut être très difficile à vivre pour vous et l'équipe. Cela peut déclencher toutes sortes d'émotions en vous. Vous êtes peut-être ébranlé, car vous ne vous attendiez pas à cet événement, ou bien inquiet de ce qui va se passer. Ce sentiment est parfaitement normal : vous êtes responsable de lui, et ne pas savoir où il est vous cause peut-être une émotion difficile à exprimer.

Voici ce que vous pouvez faire à son retour :

  • Vous êtes/étiez probablement en colère parce qu’inquiet. Essayez de vous détacher de ce sentiment et d'avoir une conversation calme et ouverte avec le mineur. Il est important de continuer à le soutenir. Il a besoin d'une oreille attentive et de soutien.
  • Ne le jugez pas. Dites-lui que vous étiez inquiet pendant son absence et que vous ne saviez pas où il était.
  • Écoutez les raisons de sa fugue, en suivant son rythme.
  • Recherchez des alternatives et des solutions possibles au cas où le mineur voudrait refaire une fugue ultérieurement.
  • Discutez au sein de l'équipe de ce que vous pouvez faire et parlez avec d'autres jeunes de la façon dont ils ont vécu cet événement. L'épisode de fugue a en effet un impact sur l'entourage, les autres jeunes du groupe et les éducateurs.
  • Parlez-en si vous en avez besoin :
    • Child Focus : 116 000
    • Une AMO ( Service d’actions jeunes en milieu ouvert) de ton quartier : www.inforjeunes.be.

 

Etude

Child Focus a mené une étude, en collaboration avec l'Université de Liège, sur le profil et l'expérience de vie des jeunes qui fuguent. À l'aide d'une analyse de la littérature, de 2 analyses approfondies de plusieurs dossiers de Child Focus et d'entretiens avec des mineurs qui ont fugué, cette étude a tenté de répondre aux questions suivantes :

  • Quel est le profil d'un jeune qui fugue?
  • Quel est son contexte de vie ?
  • Quelles dynamiques entrent en jeu avant, pendant et après la fugue ?

Cliquez ici pour consulter l'étude: Fugues : ruptures en recherche de liens. Profils et trajectoires

 

 

Les projets européens

 

Le projet RADAR

Le projet RADAR vise à approfondir les connaissances sur les raisons des fugues de mineurs et à améliorer la prise en charge et la protection des jeunes qui fuguent dans l'UE. Le projet mène des recherches approfondies sur le lien entre la fugue et les expériences négatives vécues pendant l'enfance, telles que la violence, la maladie mentale des parents et la toxicomanie, dans quatre pays européens. Les résultats de ces recherches sont utilisées dans des formations et des cours en ligne destinés aux professionnels travaillant avec des enfants disparus ou en fugue, ainsi qu'à des actions de sensibilisation sur le phénomène de la fugue.

Découvrez notre formation RADAR ici. 

Suivez le cours en ligne « Understanding and Responding to Children who Run Away from Home and Institutions » qui vise à améliorer la compréhension des fugues et à explorer les réponses efficaces pour une meilleure intervention et prévention.

Plus d'infos : https://missingchildreneurope.eu/radar/  

Partenaires du projet : Child Focus, Missing Children Europe, ITAKA, Instituto de Apoio à Criança, The Smile of the Child, Université de Liège.

 

Le projet DATA MISSING

Le but du projet DATA MISSING est d’amélioration les mécanismes de collecte de données des enfants disparus afin d'améliorer la compréhension des facteurs et des conséquences des disparitions d'enfants. L'accent est mis sur les enfants en situation de vulnérabilité, confrontés à la discrimination et exposés à un risque accru de violence (tels que le genre, nationalité, origine ethnique, invalidité, orientation sexuelle, enfants placés en institution ...).

Plus d’infos: https://missingchildreneurope.eu/data-missing/

Partenaires du projet: Child Focus, Missing Children Europe, ECORYS, Hope for children, Missing Persons’ Families Support Centre.

 

75%
75 % des jeunes qui fuguent sont
retrouvés dans la semaine
- Rapport annuel 2022 -

 

Plus d'informations

  • Informations sur et pour les jeunes qui fuguent: Fugue.be

  • N'hésitez pas à écouter notre podcast sur: www.pscd.be