Selon la loi tutelle du 24 décembre 2002 (l’art.5) les mineurs non-accompagnés sont des enfants et jeunes qui :
Depuis le 21 novembre 2014, les mineurs européens vulnérables bénéficient également de la même protection. En effet, la tutelle s’applique à toute personne :
Sur la base de la loi sur l’accueil du 12 janvier 2017, les mineurs ont droit à une assistance médicale, psychologique, sociale et juridique, quelle que soit leur procédure de séjour.
Child Focus ne fait aucune distinction et traite ces cas de disparition avec le même soin et le même professionnalisme que les autres disparitions. Contrairement aux autres disparitions d'enfants, Child Focus ne sait pas compter sur les parents pour l’avancement de l'enquête. Child Focus fera donc des efforts supplémentaires pour maintenir ces disparitions sous l'attention de la police et des autorités judiciaires.
Child Focus ne fermera un dossier que lorsque le jeune disparu aura été retrouvé. Le dossier ne sera jamais clôturé même si le jeune a atteint l'âge de la majorité, c’est-à-dire 18 ans.
Child Focus récolte les informations, soutient et coordonne :
Toute personne peut contacter Child Focus au numéro gratuit : 116 000. Child Focus est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Child Focus ouvrira un dossier pour tout type de disparition (pas seulement les disparitions inquiétantes).
Chaque année, des milliers de mineurs non accompagnés disparaissent des radars. Il y a trop peu de coopération européenne pour suivre les disparitions à travers les frontières. Cela augmente le risque de diverses formes d'exploitation. Les mineurs non accompagnés sont particulièrement vulnérables parmi les réfugiés, car ils ne sont pas accompagnés d'un parent ou d'un tuteur légal et sont davantage exposés aux trafiquants d'êtres humains et aux passeurs. En outre, les structures d'accueil ne sont, dans la plupart des cas, pas adaptées à leurs besoins, malgré les efforts déployés. Le profil de ces jeunes non accompagnés est très diversifié. Les raisons de leur fuite sont diverses, leur itinéraire de voyage est différent et leurs vulnérabilités sont plus étendues selon leur profil.
Child Focus veut avant tout prévenir la disparition de ce groupe cible vulnérable. À cette fin, elle rencontrera les principaux acteurs de terrain et les partis politiques pour élaborer une stratégie commune. Child Focus n’agit pas seule et collabore. Nous construisons des ponts là où il existe des lacunes, nous entrons en dialogue là où règnent le silence et l'incompréhension.
Meilleur enregistrement des disparitions
En Belgique, mais aussi en Europe, il n'existe pas de données précises sur le nombre de mineurs non accompagnés disparus. Une disparition d'un pays signifie très souvent une arrivée dans un autre pays. Il est nécessaire de travailler sur un système d'enregistrement solide et un échange transnational pour obtenir de la clarté. Des mécanismes doivent être créés pour que les jeunes puissent dire aux organisations d'aide qui s'occupent d'eux, en toute confiance, où ils sont et comment ils vont. Aujourd'hui, il arrive encore trop souvent que les personnes qui savent que le mineur est en lieu sûr, ou le mineur lui-même, n'osent pas le signaler de peur de mettre l'enfant et sa famille en difficulté face aux services de migration.
Alerte Schengen systématique
Il semble évident d'appliquer un signal Shengen en cas de disparition de mineurs non accompagnés. Malheureusement, nous avons remarqué que cela ne se produit pas systématiquement. De nombreuses disparitions restent non résolues parce que le pays dans lequel l'enfant arrive n'est pas informé de sa disparition en Belgique.
Partage des données et centralisation de l'information
Afin de pouvoir travailler efficacement dans les cas de disparition, l'échange et le partage de données sont essentiels, surtout lorsqu'il s'agit d'un mineur non accompagné, car les informations sont encore plus dispersées que dans les autres disparitions.
Child Focus demande donc la mise à jour et la nationalisation du protocole de coopération de 2008 sur les disparitions de mineurs, qui est limité au territoire de Bruxelles. Ce protocole consolide les méthodes de coopération et d'échange d'informations entre le ministère public, la police, le service des tutelles, le département de l'immigration, Fedasil et Child Focus pour les disparitions de mineurs non accompagnés.
Identification de la traite des êtres humains
Un dernier point sur lequel nous souhaitons attirer l'attention est le lien entre les disparitions et la traite des êtres humains. Les réseaux de passeurs sont trop peu connus et le lien entre la disparition des enfants et la traite des êtres humains n'est presque jamais établi. Même lorsqu'il existe des éléments clairs indiquant de tels crimes. Nous constatons, par exemple, que les MENA sont utilisés pour commettre des vols et sont en réseau avec des adultes qui les exploitent. Pourtant, il n’arrive presque jamais qu'ils soient identifiés comme victimes de la traite, alors que ce statut leur donne la protection à laquelle ils ont droit et une perspective d'avenir dans notre pays.
On sait également que certains profils et certaines nationalités présentent un risque élevé de traite des êtres humains, mais ils ne sont pas toujours suffisamment alertés et les mécanismes de protection ne sont pas toujours appliqués.
Souhaitez-vous recevoir notre magazine dans votre mailbox ?