Les chiffres en Belgique
En 2023, Child Focus a traité 332 cas de disparition de mineurs non accompagnés. Il sagissait au total de 256 enfants, dont 40 ont quitté leur milieu d'accueil plusieurs fois, pour y revenir ensuite.
Pour plus d’information, consultez notre rapport annuel ici.
Rôle en tant que professionnel
Guide disparitions pour les collaborateurs de première ligne
Vous êtes tuteur, policier, travailleur dans un lieu d’accueil ou collaborateur de première ligne et êtes en contact avec des mineurs non accompagnés ? Pour en savoir plus sur la prévention et le traitement des disparitions, cliquez ici.
Joignons nos efforts et prévenons et résolvons ensemble ces disparitions.
Ce manuel est le fruit d'une collaboration avec un large éventail de partenaires, sous la conduite du secrétaire d'État à l’asile et à la migration et du ministre de l'intérieur.
Recommandations
Meilleur enregistrement des disparitions
En Belgique, mais aussi en Europe, il n'existe pas de données précises sur le nombre de mineurs non accompagnés disparus. Une disparition d'un pays signifie très souvent une arrivée dans un autre pays. Il est nécessaire de travailler sur un système d'enregistrement solide et un échange transnational pour obtenir de la clarté. Des mécanismes doivent être créés pour que les jeunes puissent dire aux organisations d'aide qui s'occupent d'eux, en toute confiance, où ils sont et comment ils vont.
Aujourd'hui, il arrive encore trop souvent que les personnes qui savent que le mineur est en lieu sûr, ou le mineur lui-même, n'osent pas le signaler de peur de mettre l'enfant et sa famille en difficulté face aux services de migration.
Alerte Schengen systématique
Il semble évident d'appliquer un signal Shengen en cas de disparition de mineurs non accompagnés. Malheureusement, nous avons remarqué que cela ne se produit pas systématiquement. De nombreuses disparitions restent non résolues parce que le pays dans lequel l'enfant arrive n'est pas informé de sa disparition en Belgique.
Partage des données et centralisation de l'information
Afin de pouvoir travailler efficacement dans les cas de disparition, l'échange et le partage de données sont essentiels, surtout lorsqu'il s'agit d'un mineur non accompagné, car les informations sont encore plus dispersées que dans les autres disparitions.
Child Focus demande donc la mise à jour et la nationalisation du protocole de coopération de 2008 sur les disparitions de mineurs, qui est limité au territoire de Bruxelles. Ce protocole consolide les méthodes de coopération et d'échange d'informations entre le ministère public, la police, le service des tutelles, le département de l'immigration, Fedasil et Child Focus pour les disparitions de mineurs non accompagnés.
Identification de la traite des êtres humains
Nous n’avons pas assez de vue sur l’exploitation de ces enfants. Un dernier point sur lequel nous souhaitons attirer l'attention est le lien entre les disparitions et la traite des êtres humains. Les réseaux de passeurs sont trop peu connus et le lien entre la disparition des enfants et la traite des êtres humains n'est presque jamais établi. Même lorsqu'il existe des éléments clairs indiquant de tels crimes. Nous constatons, par exemple, que les MENA sont utilisés pour commettre des vols et sont en réseau avec des adultes qui les exploitent. Pourtant, il n’arrive presque jamais qu'ils soient identifiés comme victimes. Alors que ce statut leur peur offrir une protection et une perspective d'avenir.
On sait également que certains profils et certaines nationalités présentent un risque élevé de traite des êtres humains, mais ils ne sont pas toujours suffisamment alertés et les mécanismes de protection ne sont pas toujours appliqués.