févr.
11
2025
Child Focus lance une campagne de sensibilisation pour attirer l'attention sur un phénomène en pleine expansion: les deepnudes. Il s'agit d'images ou de vidéos à caractère sexuel créées à l’aide de l’intelligence artificielle (IA), elles peuvent être partiellement ou complètement falsifiées. 12,8 % des jeunes Belges connaissent des applications de deepnudes et 60,5 % d'entre eux ont déjà essayé de faire un deepnude eux-mêmes (1). La technologie deepnude permet de déshabiller numériquement les personnes à leur insu. Les vêtements qui sont retirés numériquement du corps à l'insu de la personne par des deepnudes deviennent importables pour la victime. Child Focus lance une vente symbolique de ces vêtements sur Vinted afin de sensibiliser les jeunes aux conséquences psychologiques pour les victimes.
The Unwearable Wardrobe
Les conséquences psychologiques et l’impact pour les victimes de deepnudes sont comparables à d’autres formes de violence sexuelle numérique, comme la diffusion d’images intimes réelles sans consentement. Être victime de violence sexuelle en ligne peut entraîner un trouble de stress post-traumatique, des troubles anxieux, une dépression, une perte de confiance en soi et des pensées sombres.
Les deepnudes peuvent causer une souffrance insupportable. De même, les vêtements qui sont numériquement retirés du corps à l’insu de la personne, deviennent importables pour la victime. C’est pourquoi Child Focus a ouvert sur Vinted une boutique en ligne avec ces vêtements chargés d’histoire. Ces pièces affichent un prix symbolique : elles ne sont pas destinées à la vente, mais bien à raconter l’histoire des victimes. À travers cette campagne, l’organisation veut sensibiliser les jeunes aux conséquences émotionnelles dévastatrices de la création et de la diffusion de ce type d’images.
« La photo était fausse : une photo anodine de moi portant ce pull avait été retouchée par l’IA. Pourtant, je me suis sentie incroyablement salie et humiliée. Et j’ai complètement paniqué lorsque j’ai appris qu’elle avait été partagée dans un groupe de discussion. Je me suis sentie impuissante et je n’ai osé en parler à personne. Par peur surtout. Qu’on ne me croie pas ou qu’on me juge ». Emma, victime de deepnudes.
Tendance en hausse
Child Focus ouvre de plus en plus de dossiers dans lesquels l’intelligence artificielle joue un rôle. En l’espace d’un an, l’organisation a reçu plus de vingt signalements de deepnudes, souvent associés à de la sextorsion (chantage sexuel). Child Focus traite ces dossiers de la même manière que les autres dossiers d’exploitation sexuelle et, en tant que « signaleur de confiance », peut faire appel à ses contacts privilégiés avec les principales plateformes de médias sociaux, telles que : Facebook/Instagram, Google/YouTube, X, TikTok, Discord et Snapchat, afin de faire retirer ces images plus rapidement.
Selon une récente étude menée par l'Université d'Anvers en collaboration avec Child Focus, il apparaît que 41,9 % des jeunes Belges âgés de 15 à 25 ans ont déjà entendu parler des deepnudes et que 13,8 % en ont déjà reçu un (1). Or, la réalisation de deepnudes de mineurs est punissable par la loi.
« Chez Child Focus, nous constatons que les deepnudes ont un impact énorme sur les victimes. Les auteurs et les personnes qui partagent ces images doivent être sensibilisés à l'impact émotionnel qu’elles engendrent. Les victimes doivent également être mieux protégées en ligne grâce à une réglementation appropriée ». Nel Broothaerts, directrice générale de Child Focus.
Les applications de deepnudes sont omniprésentes. Child Focus préconise la réglementation de ces applications, des moteurs de recherche et des médias sociaux. L'industrie doit prendre ses responsabilités en développant des politiques et des mesures pour limiter la diffusion des deepnudes et en interdisant la publicité pour les applications de génération de telles images.
Soutien d’influenceurs
Danira Boukhriss (journaliste- présentatrice néerlandophone) soutient la campagne. Elle a elle-même été victime de deepnudes et en parle pour la première fois via son compte Instagram. Elle vient de mettre en vente sur Vinted les vêtements qu’elle portait et qu’elle considère comme importables. Child Focus peut aussi compter sur le soutien de personnalités connues telles que Véronique De Kock et Julia Lalieux. Elles ont également été victimes de la diffusion d'images falsifiées sans leur consentement.
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(1): L'Université d'Anvers (UA) a mené une étude auprès de plus de 2.800 jeunes Belges âgés de 15 à 25 ans, à la demande de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, de Child Focus et du Secrétaire d’État à l’Egalité des genres, à l’Egalité des chances et à la Diversité. Découvrez l’étude ici : https://igvm-iefh.belgium.be/sites/default/files/deepnudes_onder_belgische_jongeren.pdf
Boutique en ligne: www.unwearablewardrobe.be.
Les victimes mineures de deepnudes et leurs proches peuvent contacter Child Focus au numéro gratuit 116 000, disponible 24/7. Les adultes victimes de deepnudes peuvent s'adresser à l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes.
Cette campagne de sensibilisation n'aurait jamais vu le jour sans l'inlassable créativité de l'agence VML et de la maison de production De Mensen et le soutien financier de la Commission européenne.
Contact presse Child Focus : Selyna Ayuso Ferrandiz - Public Relations Manager 0473/81.17.82 selyna.ayusoferrandiz@childfocus.org