mars
19
2024
Le constat est sans appel : les crises se succèdent et se font ressentir non seulement dans notre quotidien, mais également dans celui de nos jeunes. La nécessité de recevoir de l’aide et du soutien se fait particulièrement ressentir. D’année en année, Child Focus voit le nombre de cas de disparition ou d’exploitation sexuelle se multiplier. Rien que l’année dernière, l’organisation a connu une hausse de 32 % des cas de disparition et d’exploitation sexuelle, sa plus forte augmentation depuis sa création. Pour pouvoir accompagner et soutenir ces victimes et leurs proches 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, il est indispensable de mobiliser davantage de ressources humaines et financières. Toutefois, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, Child Focus n’est pas subventionnée. Seuls 19 % de ses fonds proviennent du gouvernement, par le biais d’une dotation de la Loterie Nationale. La majeure partie de son financement dépend largement des dons de citoyens et d’entreprises individuels. Malheureusement, ces dons ont leurs limites. L’organisation a donc plus que jamais besoin de financements structurels supplémentaires de l’État.
Il y a 26 ans, 300 000 citoyens belges se rassemblaient dans les rues pour réclamer une meilleure protection de nos enfants. En réponse à un appel à l’aide des parents et des victimes, Child Focus a été créée pour traiter les nombreux cas relatifs aux disparitions et à l’exploitation sexuelle d’enfants. Grâce à sa ligne d’urgence gratuite 116 000, l’organisation apporte son soutien aux victimes et à leurs proches, et ce 24h/24, 7j/7. L’année dernière, les chiffres de Child Focus ont explosé. L’organisation a ouvert près de 5 000 nouveaux dossiers, soit 32 % de plus qu’en 2022. Ce sont 32 % d’enfants, de jeunes et leurs proches qui ont, eux aussi, besoin d’une aide urgente. Les conséquences des différentes crises sanitaire, migratoire et énergétique, ajoutées à l’impact des médias sociaux, ont contribué à cette hausse. De plus en plus de jeunes fuguent ou sont confrontés à diverses formes d’exploitation sexuelle en ligne telles que le sexting non-consensuel, le grooming ou la sextorsion. Child Focus reçoit également davantage d’appels de parents ou d’écoles qui s’inquiètent et qui ont besoin d’aide. En 2023, la ligne d’urgence 116 000 a reçu pas moins de 21 866 appels, soit une augmentation de 39 % par rapport à l’année précédente.
À sa création, Child Focus a fait la promesse qu’aucun appel à l’aide ne resterait sans réponse, un engagement que l’organisation continue d’honorer. Mais pour répondre à cette explosion des demandes, Child Focus a besoin de fonds structurels supplémentaires. Pour la deuxième année consécutive, l’organisation clôture l’année dans le rouge, et ce malgré des économies réalisées sur tous les fronts, y compris les frais de personnel.
« Depuis sa création, Child Focus peut compter sur la solidarité des citoyens et sur l’engagement des entreprises partenaires. Toutefois, ce soutien financier ne suffit malheureusement plus pour répondre à ces appels à l’aide toujours plus nombreux. Le financement de Child Focus reste fragile. Nous faisons appel aux autorités afin de recevoir un soutien financier structurel qui nous permettra de poursuivre nos missions dans l’intérêt de tous les enfants et de répondre efficacement aux défis sociétaux majeurs qui se présentent. » explique Heidi De Pauw, Directeur Général de Child Focus.
Ce monde en constante évolution requiert une approche opérationnelle autre que celle d’il y a 25 ans. Child Focus tente, par exemple, d’exploiter les avancées technologiques dans la lutte contre les images d’abus sexuel à l’aide d’outils innovants. Une équipe d’analystes qualifiés examine des milliers d’images d’abus sexuel d’enfants qui lui parviennent par l’intermédiaire du point de contact www.imagesdabus.be ou des logiciels innovants.
Par ailleurs, les jeunes sont nombreux à chercher de l’aide pour résoudre les problèmes qu’ils rencontrent en ligne. Child Focus a par ailleurs lancé la plateforme d’aide entre pairs CyberSquad, où les jeunes peuvent s’adresser (de manière anonyme) à d’autres jeunes ou à des experts de Child Focus. L’organisation souhaite également rester attentive aux changements technologiques à venir, tels que l’intelligence artificielle ou les deepnudes. Ces évolutions ont un impact majeur sur la sécurité en ligne des enfants et des jeunes, mais ici aussi, Child Focus a besoin de moyens financiers supplémentaires afin de pouvoir les armer et les protéger.
Au-delà du soutien opérationnel, il est nécessaire de continuer à investir dans la prévention et la sensibilisation des jeunes surtout lorsqu’il est question de les protéger des risques encourus en ligne. Face à une forte demande des écoles, des professionnels, des parents, des tuteur·rice·s, il est essentiel de ne pas sacrifier la prévention au détriment de l’opérationnel, suite à un manque de ressources.
Child Focus a donc urgemment besoin d’un financement structurel supplémentaire du gouvernement. Entretemps, chaque citoyen qui le souhaite peut aider à combler le manque financier. C’est pourquoi, l’organisation a récemment lancé la campagne : "Ramenez-les" développée en collaboration avec l'agence de communication VML. En 2016, Child Focus envoyait aux quatre coins du monde 1 million de pièce de 2 euros, à l’effigie du petit Liam disparu. Ces "pièces de l'espoir" servent de rappel universel pour ne jamais oublier les enfants disparus. Aujourd'hui, Child Focus rappelle symboliquement ces pièces, car l’organisation en a désespérément besoin. Tout le monde peut ainsi faire un don via : https://childfocus.be/fr-be/je-donne-coins-of-hope
Contact presse : Selyna Ayuso Ferrandiz, Public Relations Manager, 0473/81.17.82 selyna.ayusoferrandiz@childfocus.org