Child Focus sollicite le soutien des Eurodéputés belges concernant la réglementation européenne sur les abus sexuels commis contre les enfants

Child Focus sollicite le soutien des Eurodéputés belges concernant la réglementation européenne sur les abus sexuels commis contre les enfants

juin 12 2023

Monsieur l’Eurodéputé,

Nous sommes à l’aube d’un moment crucial. L’ambitieuse proposition de la Commission européenne visant à protéger les enfants en ligne contre les abus sexuels est sur ta table. Par la présente, nous demandons aux Eurodéputés belges de soutenir cette proposition, dans le but de donner aux victimes et aux survivants une chance de reconstruire leur vie.

Nous sommes ravis que la Belgique ait rejoint une coalition de 10 pays du Conseil partageant les mêmes valeurs pour soutenir la proposition et demander qu'elle avance rapidement. En outre, le groupe soutient le caractère large du champ d'application, qui couvre les images d'abus connues et inconnues, ainsi que le grooming, ce que nous saluons tout particulièrement. Les enfants qui en sont victimes doivent bénéficier d'une protection maximale. Nous soutenons également l'idée d'une approche neutre sur le plan technologique et son application à la communication interpersonnelle, y compris dans les environnements E2EE. En effet, nous constatons dans la pratique quotidienne que les auteurs abordent dans un premier temps les enfants et les jeunes sur les plateformes ouvertes  et les attirent ensuite dans des groupes de discussion fermés pour échanger leurs images sexuellement explicites. L'exclusion de ces plates-formes de communication créerait des lacunes qui profiteraient encore plus aux auteurs d'infractions. Enfin, nous demandons également un soutien total à la création du Centre-UE, qui, nous en sommes convaincus, jouera un rôle clé dans la lutte contre les violences sexuelles en ligne à l'encontre des enfants et dans le soutien aux victimes et aux survivants.

Outre le caractère large du champ d'application, nous soutenons également la détection obligatoire. Le volume important d'images circulant en ligne démontre que la détection volontaire seule est insuffisante. L'un n'exclut pas l'autre. Certains fournisseurs de services font des efforts considérables pour que leurs plateformes soient exemptes d'abus sexuels. La détection obligatoire vient donc en dernier lieu, après les efforts volontaires des fournisseurs de services. Toutefois, il est nécessaire de soumettre cette détection volontaire à certaines garanties, conformément à la dérogation temporaire à la directive "vie privée et communications électroniques".

En Europe, 1 enfant sur 5 est victime de violences et d'abus sexuels. Dans 1 cas d'abus sexuel sur 3, la victime a moins de 10 ans. Ce sont surtout les enfants les plus vulnérables de notre société, tels que les bébés, les tout-petits, les très jeunes enfants et les enfants avec une déficience mentale, qui sont la proie des auteurs d'abus sur internet. Selon des données récentes fournies par la hotline britannique, l'Internet Watch Foundation, jamais avant 2022 nous n’avions trouvé en ligne autant d’images et de vidéos d’abus sexuel à ce point horribles.  Plus de 80 % des URL de ce type de matériel concernent des enfants âgés de 0 à 2 ans. Les chercheurs ont également constaté que le nombre de pages web impliquant des abus sexuels sur des enfants avait doublé depuis 2020. Ils ont également constaté, tout comme les années précédentes, que la majorité des signalements mondiaux de matériel d’abus sexuels d’enfants est hébergée dans des États membres de l'UE.

Nous aimerions discuter avec vous de la manière dont nous pouvons vous aider à faire en sorte que davantage de pays de l'UE se joignent à la Belgique pour soutenir la proposition de règlement et la lutte contre la violence sexuelle à l'égard des enfants en ligne.

Nous sommes bien évidemment à votre entière disposition pour répondre à toutes vos questions et fixer un rendez-vous à votre meilleure convenance.

Avec l’assurance de ma considération distinguée,

Heidi De Pauw

CEO Child Focus