sept.
19
2023
Lola*avait 10 ans quand elle a été abusée par son père. 17 ans après, les photos et vidéos de cet abus circulent toujours massivement sur internet, elles sont apparues dans 190 000 dossiers saisis par la police auprès de 12 900 différents délinquants sexuels. Issu d’un dossier lié à l’un des 50 000 signalements se référant à la Belgique. *prénom d’emprunt
Ce type d’histoire est une réalité chez Child Focus. L’organisation s’inquiète et mène une course contre la montre pour lutter contre les images d’abus sexuel d’enfants en ligne. Chaque seconde, au moins 2 images d'abus sexuel d’enfants sont partagées. Le temps presse pour adopter la proposition de loi européenne qui devra garantir que ces images soient tracées et supprimées des plateformes en ligne. Les discussions sont en cours au Conseil et au Parlement européen qui menacent de retarder ou simplement de faire passer cette proposition à la trappe.
En mai 2022, la Commission européenne déposait une proposition de loi visant à prévenir et à combattre l’abus sexuel en ligne. Cette proposition doit maintenant être votée et invite fortement les Big Tech (META, TikTok,…) et d’autres fournisseurs de services numériques à prendre leurs responsabilités quant aux images d’abus sexuel d’enfants qui circulent sur leurs plateformes.
Child Focus attache une grande importance à cette proposition car elle permettra de mieux protéger les enfants en ligne sur plusieurs fronts. Grâce à des mesures fortes, à l’harmonisation de la législation dans les différents Etats membres de l’UE et à une approche coordonnée, l’organisation est convaincue que le nombre d’images d’abus sexuel d’enfants diminuera considérablement. De plus, les enfants pourront exercer efficacement leurs différents droits : leur droit à la vie privée, leur droit à la protection contre l'exploitation sexuelle en ligne et leur droit à l'information.
« Plus que jamais, nous avons besoin d’une législation européenne qui s’attaque au problème à la racine. Il s’agit d’une situation d’urgence. Trop d’images circulent sur le net. Derrière chaque image se cache un enfant marqué à vie. Ensemble, faisons appel aux technologies déjà existantes pour protéger au mieux nos enfants dans un cadre juridique qui respecte la vie privée de chacun et qui permet le développement de nouvelles technologies en vue d’éradiquer ce fléau. » déclare Heidi De Pauw, Directeur Général de Child Focus.
Le nombre d’images d’abus sexuel d’enfants en ligne est inimaginable. L’année dernière, NCMEC (National Center for Missing and Exploited Children, et organisation sœur de Child Focus) a transmis à Europol 1,5 million de signalements ayant un lien européen. 50.000 de ces signalements se rapportaient à la Belgique, dont 20.000 signalements ont fait l’objet d’une enquête par la police fédérale belge . Derrière chaque image se cache un enfant victime d’abus sexuel et grâce à ces signalements, les victimes peuvent être identifiées et protégées et les auteurs poursuivis. D’où la nécessité d’une politique coordonnée au niveau européen.
Child Focus s’inquiète profondément du manque de soutien d’un certain nombre de pays au projet de loi, y compris celui du gouvernement belge. Le débat semble se réduire à une discussion technologique sur le cryptage et la protection de la vie privée, sans tenir compte des intérêts de l’enfant. Bien entendu, Child Focus se préoccupe de notre vie privée. Mais le projet de loi établit un bon équilibre entre la protection des enfants et la protection de la vie privée. D’ailleurs, selon un sondage récent de l’Eurobaromètre, 73% de la population belge soutien cette proposition.
Child Focus, aux côtés d’une 60ène d’organisations de défense des droits de l'enfant en Europe, invite chaque citoyen à se mobiliser en faveur de l’adoption de cette proposition de loi qui devrait être votée en octobre prochain, à travers la signature d’une pétition: https://www.securiteenfantseneurope.com/action-hub/
Si vous rencontrez malencontreusement ce type d’images sur le net, signalez-les (anonymement) via notre point de contact civil : www.imagesdabus.be
Le sujet étant particulièrement technique, vous trouverez toutes les informations complémentaires dans cette note technique, ainsi qu’un document complet sous forme de questions/réponses.
Contact presse Child Focus: Stephan Smets – Directeur Communication 0486/25.92.79 stephan.smets@childfocus.org