Child Focus place une statue de Dame Justice version enfant devant le Palais de justice d’Anvers pour alerter sur l’urgence de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants

Child Focus place une statue de Dame Justice version enfant devant le Palais de justice d’Anvers pour alerter sur l’urgence de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants

nov. 17 2024

A l’occasion du 18 novembre, journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, Child Focus dévoilera ce matin une version enfant de la statue Dame Justice devant le Palais de justice d’Anvers. Cette version enfantine et symbolique de la Justice appelle à une meilleure reconnaissance des victimes et à agir contre ce fléau croissant. Le nombre d’images d’abus sexuels d’enfants augmente d’année en année au niveau mondial. En 2023, plus de 100 millions d’images d’abus ont été signalées.(1) Derrière chaque image, on retrouve un enfant victime qui a été abusé et l’est peut-être encore. Chaque image représente un enfant victime qui revit son traumatisme chaque fois qu’elle est partagée.  

Dame Justice version enfant demande plus d’attention pour toutes les victimes, qui peuvent également laisser leur prénom sur un site internet prévu à cet effet

Ce matin, Child Focus a placé une statue de Dame Justice, version enfant, à l'entrée du Palais de justice d'Anvers, bâtiment où le procès de Sven Pichal (ancien présentateur de Radio 2) se déroulera.Cette statue appelle à une meilleure reconnaissance, une meilleure prévention et une justice adaptée pour toutes les jeunes victimes d'abus sexuels et d'exploitation sexuelle.

En parallèle, Child Focus a lancé un site internet : www.littleladyjustice.be, où les victimes d’abus sexuels et d’exploitation sexuelle peuvent partager anonymement leur prénom et l’âge qu’elles avaient au moment des faits donnant ainsi une voix à une souffrance trop souvent passée sous silence.

En tant que société, nous ne pouvons plus ignorer ces chiffres

Chaque seconde, 3 images d’abus sexuels d’enfants sont partagées en ligne.(1) L’approche des enfants en ligne à des fins sexuelles a augmenté de 300% entre 2021 et 2023.(1) L’année dernière, Child Focus a reçu 2.421 signalements(2)  d’images d’abus sexuels d’enfants par l’intermédiaire de son point de contact civil : www.imagesdabus.be, soit une augmentation de 32% par rapport à l’année précédente. 

« Nous sommes confrontés à une explosion mondiale du nombre de cas d'exploitation sexuelle et d'abus sexuels d’enfants. En tant que société, nous ne pouvons plus ignorer ces chiffres. Les enfants ont besoin de nous, car ils sont de plus en plus nombreux à être victimes d'exploitation sexuelle en ligne. Tout le monde doit être conscient de cette forme d'abus et d'exploitation et qu’une prévention spécifique est nécessaire pour éviter que les enfants n’en soient victimes. Il est également nécessaire de mettre en place un cadre législatif plus strict au niveau européen afin que les plateformes prennent leurs responsabilités.» Nel Broothaerts, Directrice Générale de Child Focus.

Abus sexuels d’enfants et technologie vont de pair

L'exploitation sexuelle d’ enfants gagne du terrain, en gravité et en violence, et elle touche des enfants de plus en plus jeunes. 87% des images signalées concernent des enfants de moins de 11 ans, 56% de moins de 4 ans(3).  Les nouvelles technologies amplifient les abus sexuels. Elles permettent aux auteurs de contacter plus facilement les jeunes et les images (photos et vidéos d’enfants victimes) se propagent d’autant plus vite. Les environnements cryptés permettent également aux auteurs d'abuser des enfants sans être détectés. La rapidité des évolutions numériques et de l'intelligence artificielle pose de nouveaux défis en matière d’abus sexuels d’enfants. 

Un appel à l’action

La lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants doit devenir une priorité absolue. Child Focus appelle les gouvernements à adopter des lois imposant aux plateformes des mesures de prévention strictes et une détection efficace de ce type d’images. Au niveau européen également, Child Focus demande aux décideurs politiques de soutenir la résolution Child Sexual Abuse (CSA) et de mettre en place un centre européen qui coordonne la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants en vue d’obtenir un impact significatif. Aujourd’hui encore, Child Focus et 76 autres organisations ont signé une lettre ouverte en ce sens pour sensibiliser les décideurs européens.

Un point de contact civil pour signaler les images d’abus sexuels d’enfants

En 2002, Child Focus, avec le soutien de la Commission européenne, a mis en place le point de contact civil www.imagesdabus.be, où chacun peut signaler (de manière anonyme) des images présumées d'abus sexuels d’enfants. Les analystes de Child Focus - formés par INHOPE, Interpol et la police fédérale - examinent les signalements reçus et jugent si les images en question peuvent être qualifiées d'images d'abus sexuels d’enfants au regard de la législation nationale. Si le site internet est hébergé en Belgique, les signalements sont immédiatement transmis à une cellule spécialisée de la police fédérale, qui poursuit l'enquête afin d'identifier les victimes et de retrouver les auteurs. Dans d'autres cas, les signalements sont transmis à des collègues du réseau international INHOPE, afin qu'ils les transmettent à la police de leur pays et qu'ils veillent ensemble à ce que les images soient retirées d'internet dans les cinq jours. Pour les victimes, cette étape est extrêmement importante dans leur processus de reconstruction. L'idée que les images d'abus continuent à circuler sur internet leur est insupportable.

Victimes d’exploitation sexuelle ou d’abus sexuels

Child Focus est uniquement compétente pour l'exploitation sexuelle en ligne et hors ligne (images d'abus sexuels, sexting non consenuel, sextorsion, grooming, exploitation dans la prostitution). Toute personne confrontée à cette situation peut contacter Child Focus 24/7 au numéro gratuit 116 000.

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Les victimes mineurs d’exploitation dans la prostitution, de grooming (un adulte qui approche un mineur à des fins sexuelles), de sextorsion (chantage sexuel sur base d’images intimes) ou de sexting non consensuel (diffusion non consensuelle d’images intimes), peuvent également contacter Child Focus via son numéro gratuit 116 000.

Une plateforme peer to peer est également accessible pour les jeunes ( 12-20 ans) qui souhaitent partager leur expérience et se voir aider par leurs pairs ou un professionnel de Child Focus : www.cybersquad.be

Les victimes mineures de maltraitance ou d’abus sexuels peuvent contacter : maintenantjenparle.be.

Chaque personne qui rencontre malencontreusement des images d’abus sexuels d’enfants en ligne, peut les signaler (de manière anonyme) sur le point de contact civil : www.imagesdabus.be 

Cette campagne de sensibilisation n’aurait pu voir le jour sans l’inépuisable créativité de l’agence VML et le soutien de la Commission Européenne via le Digital Europe Programme.

Les personnes se questionnant sur la notion du consentement ou sur des comportements potentiellement inadéquats ou qui présentent des fantasmes sexuels déviants, peuvent prendre contact avec Séos.

Contact presse Child Focus: Selyna Ayuso Ferrandiz – Public Relations Manager 0473/81.17.82 selyna.ayusoferrandiz@childfocus.org

  1. https://www.missingkids.org/cybertiplinedata
  2. www.imagesdabus.be – Chaque signalement peut contenir des centaines, voire de milliers d’images
  3. Canadian Center for Child Protection (3CP)