janv.
31
2020
L’an dernier, Child Focus a ouvert environ 400 dossiers de sécurité en ligne dont un tiers était lié au cyber-harcèlement. Ces derniers sont redirigés vers des associations compétentes en la matière. Ce sont principalement des parents inquiets et des enseignants en quête de conseils concrets qui ont contacté Child Focus. Ils recherchaient des réponses pédagogiques et juridiques face à des situations de harcèlement sévères et nocives impliquant un ou plusieurs enfants. Au fil de l’année scolaire, moqueries et insultes se succèdent et vu l’hyper-connectivité dominante, le cyber-harcèlement peut rapidement s’installer auprès de la jeune génération. Face à cette problématique cruciale, une application baptisée « Cyber Help » a été développée par l’Université et la ville de Mons tandis que le programme de formation qui permet la mise en place du dispositif relié au cyber Help a été mis au point en collaboration avec le CREAS (Umons) et la Police Fédérale (Computer Crime Unit). Child Focus va quant à elle promouvoir cette application dans son travail opérationnel et préventif au quotidien.
De plus en plus d’établissements scolaires sont soucieux de s’attaquer au phénomène croissant de harcèlement au sein de leur entité mais jusqu’ici aucune solution efficace n’était mise en place. Le lancement de l’application « Cyber Help » tente d’y remédier. Cette application numérique permet à l’enfant ou au jeune d’activer, depuis son smartphone, une alerte dès la première agression et a pour objectif de déclencher un dispositif et une prise en charge.
Comment ça marche ?
Les élèves sont invités à installer l’application et à cliquer sur une icône. « Si l’élève est destinataire de messages moqueurs ou insultants ou qu’il voit des photos circuler, accompagnées de propos négatifs, en cliquant sur l’icône, l’application va effectuer une capture du contenu à l’écran et va générer un mail qui sera transmis aux membres de l’équipe éducative. » explique Bruno Humbeeck, psychopédagogue responsable du volet pédagogique. Cette dernière sera en mesure d’analyser la situation et de prendre contact avec la victime mais aussi de mettre sur pied certaines solutions proposées.
« Souvent, la victime s’enferme dans le silence lié à son sentiment de honte mais aussi, à la crainte de subir des représailles si elle en parle. Il y a aussi la peur d’en parler aux parents, par crainte d’être jugé mais, aussi, de leur mettre la pression alors qu’ils ont déjà beaucoup de choses à gérer au niveau familial et professionnel », explique Olivier Bogaert, commissaire à la Federal Computer Crime Unit.
A qui ce dispositif est-il destiné ?
Concrètement, une association, une institution scolaire ou encore une communauté sociale peut se profiler « zone de Cyber respect » en mettant à la disposition de ses membres, animés, cette application à travers laquelle ils sont logués à un serveur central.
Une fois logué, le jeune peut activer à tous moments un signal suivi d’une capture d’écran qu’il peut s’il le souhaite conserver dans un dossier. Les captures d’écran pourront également servir en cas de procédure judicaire.
Ce système permet au cyber harcelé de ne pas se sentir isolé, seul devant son écran, face à l’agression qu’il subit. Lors de la capture d’écran, l’émetteur même du message soit le harceleur est également prévenu, ce qui peut le décourager dans une certaine mesure à poursuivre ses agressions. Enfin, un dispositif de prise en charge est également activé en vue de protéger la personne qui a fait l’objet de l’agression.
Cette application bien réfléchie permet au jeune de rentrer également en contact téléphonique direct avec une, voire deux personnes formées pour l’écouter. Un premier numéro de téléphone lui permet de parler à un adulte qui occupe au sein de l’établissement scolaire ou de la structure sociale un rôle de référent numérique, le second numéro est celui d’un « cyber citoyen responsable ».
« Si tu préfères parler avec quelqu’un de ton âge », il s’agit alors d’un jeune actif au sein d’une équipe de plus ou moins douze personnes identifiables dans chaque établissement scolaire.
L’application « Cyber Help » apporte une réponse globale à un réel besoin émanant des communautés éducatives. Child Focus va donc promouvoir cette application dans son travail opérationnel et préventif. Parallèlement, la Fondation souhaite se profiler comme un relais pour cette application en étant un interlocuteur facilement accessible, via son numéro d’urgence gratuit 116 000, pour tous les utilisateurs de l’app « Cyber Help » ayant une question, une inquiétude restée sans réponse concernant l’utilisation d’internet par les mineurs, notamment dans le cadre du cyber-harcèlement.
L’application Cyber Help a été développée grâce au soutien de la Ville et de l’Université de Mons ainsi qu’à la Fédération Wallonie-Bruxelles en collaboration directe avec Bruno Humbeeck- psychopédagogue, Willy Lahaye- responsable du CREAS (UMONS) et Olivier Bogaert- commissaire à la Computer Crime Unit de la Police fédérale.
L’application est disponible sur : AppStore et Google Play