nov.
18
2020
En 2019, 17 millions signalements d'abus sexuels sur mineurs ont été enregistrés dans le monde, dont 70 millions de photos et de vidéos. La pointe de l'iceberg. Interpol estime à 19 millions le nombre d'images d'abus partagées chaque jour sur l’Internet ou via les réseaux sociaux. C'est 78 fois plus que le nombre de photos d’adorables chats partagées chaque jour sur Instagram. Et tout le monde sait qu'ils sont nombreux.
À l'occasion du 18 novembre, « Journée européenne pour la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels », Child Focus lance une nouvelle campagne de sensibilisation, invitant à partager la photo de son chat et à signaler également les images d'abus circulant en ligne. Car derrière chaque image, un enfant a été ou est encore abusé de façon terrible.
L'année dernière, Child Focus a reçu environ 1.414 signalements d'images d'abus sexuels de mineurs (pornographie enfantine) via le point de contact civil : www.imagesdabus.be. Lors du premier confinement, le nombre de signalements a encore triplé par rapport à l'année dernière.
« Pour chaque photo de chat, 78 images d'abus sexuels sur des enfants sont partagées. » Ce message choquant accompagne chacune des photos de ces adorables chats postés par Child Focus sur Instagram à partir d'aujourd'hui. La campagne exprime l’ampleur de ce phénomène lié aux images d’abus sexuels d’enfants, c’est nécessaire pour combattre ce terrible fléau. Child Focus vous invite à partager également une photo de votre chat, avec le même message manuscrit et le hashtag #catsforkids.
Chaque jour, nous trouvons bien une bonne raison de partager de mignons petits chats, mais aujourd'hui - Journée européenne pour la protection des enfants contre les abus sexuels – est sans aucun doute le meilleur moment de montrer vos compétences en photographie tout en servant une bonne cause. Votre photo de chat peut aider à mettre en lumière une injustice majeure: l'abus sexuel d'enfants en ligne. Child Focus a calculé qu'environ 243.000 chats sont partagés chaque jour sur Instagram. C'est beaucoup et en même temps douloureusement peu, car le nombre d'images d'abus sexuels d’enfants diffusées en ligne chaque jour est estimé à 19 millions! Soit 78 fois plus que les mignons petits chats. Cela peut sembler incroyable? C'est parce que ce problème reste souvent sous silence. Les images d'abus sexuels d’enfants ne sont bien sûr pas seulement publiées sur Instagram. Elles circulent sur le « dark web », sont échangées via WhatsApp, sur des forums, etc. Le problème est donc colossal en terme de quantité, mais reste pourtant invisible. Par le biais de photos de chats, Child Focus a trouvé un moyen accessible d'attirer l'attention sur cette terrible injustice. Des «cat-influencers» connus soutiennent également la diffusion de la campagne.
La campagne fait également référence au point de contact : www.imagesdabus.be. Chaque citoyen amené à rencontrer des images d'abus sexuels d’enfants en ligne, est invité par Child Focus à les dénoncer. Cela peut être fait de manière anonyme. Les images sont ensuite vérifiées par une équipe spécialisée et si possible supprimées, en collaboration avec la police.
« La lutte contre les images d'abus sexuels d'enfants est plus que jamais un problème croissant. Chaque année la quantité de ces images double. Nous observons par ailleurs une augmentation explosive chez Child Focus. Les signalements ont triplé avant l'été, et nous constatons toujours une augmentation de 30% depuis l'ouverture des écoles. La plupart de ces images restent cachées, cryptées dans des conversations en ligne ou circulent sur le « dark web ». C'est pour cette raison que nous devons plus que jamais redoubler d’efforts. », déclare Heidi De Pauw, Directeur général de Child Focus.
Child Focus communique également à nouveau ses revendications politiques:
- Il est nécessaire de développer une expertise et d’accomplir des progrès techniques pour les enquêtes judiciaires portant sur des dossiers lourds de sexting, grooming et sextortion problématiques. Il en va de même pour les dossiers de pédopornographie. On ne soulignera jamais assez l’importance de cartographier les réseaux complets autour des producteurs, des diffuseurs et des possesseurs d’images d’abus sexuels d’enfants.
- Nous devons opter pour l'automatisation lorsqu'il s'agit de matériel connu, de sorte que l'analyse du matériel puisse s'appuyer principalement sur du matériel inconnu et l'identification des victimes et des auteurs.
- Les règles de conservation des données, ainsi que l'utilisation du cryptage, doivent être évaluées et ajustées d’urgence afin que les juges d’instructions et les procureurs puissent mener des enquêtes pénales concernant les enfants victimes d'exploitation sexuelle de manière rapide, adéquate et complète. Avec les experts, nous espérons donc trouver un bon équilibre entre le droit à la vie privée, d'une part, et le droit des enfants victimes d'abus et d'exploitation sexuels, d'autre part.
- Les providers et les entreprises, tels que les médias sociaux, devraient être obligés de rechercher et de signaler de manière proactive ces formes d'exploitation sexuelle pour lesquelles leurs plateformes sont utilisées de manière abusive.
- Des mesures préventives restent nécessaires et pour nous, cela commence chez les auteurs. Des soins et un soutien accessibles, abordables et confidentiels doivent être fournis dans notre pays aux délinquants faisant l'objet d'une mesure légale, mais aussi aux délinquants potentiels, qui ont des sentiments, des fantasmes ou des pulsions pédophiles et ne sont pas connus des tribunaux.
- Les enfants et les jeunes doivent être davantage sensibilisés, par exemple : la sécurité en ligne doit être abordée davantage et plus en profondeur aussi bien en primaire qu’en secondaire dans le programme des élèves, et se voir attribuer une place claire dans les formations, les séances de recyclage et la formation permanente des professeurs.
Remerciements
La campagne a été développé par le bureau de communication Wunderman Thompson. Ils développent, à titre gracieux ,les campagnes pour Child Focus. https://www.wunderman-antwerp.be/
La campagne et la hotline civile www.imagesdabus.be sont soutenues financièrement par le programme "Connection Europe Facility" de l'Union européenne.
Contact
Selyna Ayuso Ferrandiz, Public Relations Manager Child Focus, 0473/81.17.82, selyna.ayusoferrandiz@childfocus.org