nov.
17
2019
A l'occasion du 18 novembre, Journée européenne pour la protection des enfants contre les abus sexuels, Child Focus lance une campagne hors du commun. Via les réseaux sociaux l’organisation invite le public à découvrir une vidéo qui vise à éradiquer le plus grand malentendu du monde de la pornographie. La pédopornographie n’est pas de la pornographie, mais de l’abus. La vidéo est une reconstitution explicite d'images d'abus sexuel d’enfant, dans laquelle une scène réelle a été rejouée par des adultes. Par le biais de cette vidéo disponible sur www.chaletfilm.be, Child Focus veut créer un effet de choc, briser les tabous autour de la problématique et tirer la sonnette d’alarme. Le nombre de signalements d'images d'abus augmente de manière exponentielle, tant dans le monde entier qu'en Belgique. Ce problème est choquant, mais c'est une réalité. Il est grand temps d'en faire une priorité absolue.
La pédopornographie n'est pas de la pornographie
En reconstituant une scène réelle entrée par le point de signalement, et rejouée de manière explicite par des acteurs adultes, Child Focus veut créer un effet de choc, tant auprès du grand public que chez les décideurs politiques, et éliminer la plus grande confusion dans ce domaine : la pédopornographie n'est pas de la pornographie; chaque photo ou vidéo est une preuve de violence sexuelle terrible dans laquelle des enfants de chair et de sang sont impliqués. Derrière chaque image se cache un enfant abusé, une victime qui n'arrive jamais à oublier cet événement et devra traîner cet abus toute sa vie, tout en sachant que ces images continuent à circuler sur Internet.
Tout le monde devrait être conscient de cette forme d'abus et d'exploitation qui sévit dans notre société. De plus, ces images sont largement partagées dans le monde entier. En interpellant ainsi l’opinion publique, Child Focus encourage les gens à signaler ces images sur le site www.imagesdabus.be (cela peut aussi se faire de manière anonyme). Ce faisant, Child Focus veut également encourager les décideurs politiques à en faire une priorité absolue et à l'inclure en tant que telle dans le futur accord de coalition. La production, la possession, la distribution et le visionnement de telles images sont punissables par la loi, mais ce problème reste malheureusement trop peu visible. Il est grand temps de combattre pleinement cette injustice.
Point de signalement civil
En 2002, Child Focus, avec le soutien de la Commission européenne, a décidé de mettre en place un point de contact civil pour le signalement de ces images : le site web www.imagesdabus.be. Les analystes de Child Focus - formés par INHOPE, Interpol et la Police Fédérale - examinent les images qui leur parviennent et décident si elles doivent, selon la législation nationale, être considérées comme des images d'abus sexuel d’enfant. Si le site est hébergé en Belgique, les signalements sont immédiatement transmis à une unité spécialisée de la Police Fédérale, qui mène elle-même des enquêtes complémentaires sur les abus. Dans les autres cas, les rapports sont transmis aux collègues du réseau international INHOPE. Ensemble, nous nous assurons que les images soient retirées d'Internet dans un délai de 5 jours. C'est extrêmement important pour les victimes. L'idée que les images d’abus continuent à circuler sur Internet leur est insupportable.
Une croissance exponentielle
En 2018, Child Focus a reçu 1.728 signalements (+136% par rapport à 2017), dont 530 étaient en fait des images d'abus sexuel d’enfants. En outre, la Police Fédérale belge a reçu 18.000 rapports de l'industrie technologique, dont 42% ont été qualifiés d'abus. Malheureusement, ces chiffres ne sont que la pointe de l'iceberg et ils augmentent de façon exponentielle. Un nombre indescriptible d'images ne sont pas rapportées et sont toujours en ligne. On estime que plus de 19 millions d'images d’abus sexuel d’enfants sont échangées en ligne chaque jour dans le monde.
Un appel clair aux décideurs
A travers cette campagne, Child Focus demande de faire de la lutte contre l'exploitation sexuelle une priorité absolue. La fondation souligne l'importance de développer l'expertise et de faire des progrès techniques pour les enquêtes criminelles dans les dossiers lourds de sexting problématique, de grooming et de sextortion ainsi que dans les cas d’images d'abus sexuel d'enfants. L'obligation pour l’industrie technologique de screener et de signaler les images d'abus, comme aux États-Unis, aurait également un effet très préventif chez nous. Nous devons également investir davantage dans l'identification des enfants victimes afin de mettre fin aux abus, d'aider les enfants et de traquer et poursuivre les auteurs. Enfin, Child Focus demande que le processus de suppression des images circulant sur Internet soit accéléré et facilité en leur donnant la possibilité de s'adresser directement aux fournisseurs de services eux-mêmes en cas d'abus.
Crédits
Cette campagne a été rendue possible grâce à la collaboration de l'agence de communication Wunderman Thompson et de la société de production Adult.
L'actrice Joke Sluydts et l’acteur Christophe Lemmens méritent aussi beaucoup de gratitude et de respect pour leur courage, leur sérénité et leur talent.
INHOPE est l'organisation internationale des lignes de signalement pour les contenus illégaux en ligne. 41 pays sont représentés dans le réseau, par l'adhésion d'un total de 46 organisations (non policières) qui s'acquittent des tâches des hotlines civiles. www.inhope.org
Wunderman Thompson est une agence de communication belge intégrée. Ils développent les campagnes pour Child Focus sur une base pro bono. https://www.wunderman-antwerp.be/
L’agence de production Adult est une maison de production belge avec des sièges à Bruxelles et à Amsterdam. La production des films a eu lieu sous la direction de Tatiana Pierre et Fien Troch.
Contact
Selyna Ayuso Ferrandiz, Public Relations Manager chez Child Focus, 0473/81.17.82.