Images d’abus sexuel d’enfants : Child Focus combat la technologie par la technologie

Images d’abus sexuel d’enfants : Child Focus combat la technologie par la technologie

nov. 18 2021

La lutte contre la circulation des images d’abus sexuel de mineurs reste plus que jamais d’actualité. Chez Child Focus, on constate d’année en année une augmentation explosive d’images d’enfants abusés circulant sur la toile. Durant les périodes de confinement de la pandémie, ces chiffres ont triplé et restent élevés jusqu’à ce jour. Pour les 10 premiers mois de l’année, le point de contact civil de Child Focus www.imagesdabus.be a déjà reçu 1.883 signalements. Comparés aux 1.036 pour la même période de 2019 cela donne une augmentation de 82%.  La diffusion de ces images est accélérée par la poussée des technologies numériques et des réseaux sociaux. Pour combattre ce fléau de façon encore plus efficace, Child Focus a récemment rejoint le projet Arachnid, une plateforme internationale qui utilise un software spécialement conçu, basé sur des techniques d’intelligence artificielle. Le but est d’aller pro-activement à la recherche de ces images d’abus sexuel d’enfants circulant sur l’internet et de les supprimer.

A l’occasion du 18 novembre « Journée européenne pour la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels », Child Focus tient à rappeler l’importance pour les victimes de rechercher et de supprimer toutes les images d’abus sexuel circulant sur la toile et de poursuivre les auteurs de ces faits. Car derrière chaque photo ou vidéo se cache un enfant qui a été abusé gravement et l’est encore chaque fois qu’une telle image est partagée.

Des résultats encourageants

Le projet Arachnid fut développé il y a quelques années par le Centre Canadien pour la Protection des Enfants (C3P), et rejoint par entre autres NCMEC (Etats-Unis) et Child Focus (Belgique).  Jusqu’à ce jour, Arachnid a déjà scanné plus de 131 milliards d'images dans le monde. Plus de 41 millions d'images ont été transmises aux analystes des organismes participants afin de les inspecter. Et plus de 9 millions d'alertes ont été envoyées aux opérateurs technologiques en vue de supprimer ces images du net. Dans 85% des cas, il s’agissait de nouvelles victimes, qui n’avaient pas encore été identifiées par la police.

« Par sa capacité de traiter des dizaines de milliers d’images à la seconde, Arachnid surpasse largement les méthodes habituellement utilisées pour trouver et retirer ces images nocives. C’est un énorme pas en avant dans la lutte contre ce phénomène qui grandit de jour en jour. » déclare Miguel Torres Garcia, Chief Operation Officer chez Child Focus.

Cette nouvelle technologie vient en soutien à la dizaine de collaborateurs chez Child Focus qui ont été sélectionnés et formés afin de pouvoir analyser ce genre d’images. Après analyse, ils transmettent les signalements de contenu illégal au service spécialisé de la police fédérale en vue d’identifier les victimes et de poursuivre les auteurs. S’il s’agit de matériel qui concerne un autre pays, par exemple au niveau de l’hébergement des images ou du compte de la personne qui les a partagées, les signalements sont transmis à la hotline du pays en question.  Une vérification est faite pour s’assurer que l’image ait été supprimée après 5 jours. 

Outre la mise en œuvre de ce nouvel outil, il reste important que les gens qui rencontrent ce genre d’images sur internet ou en voient passer sur des réseaux sociaux, le signalent à Child Focus via le point de signalement civil   www.imagesdabus.be.

De plus en plus les autorités considèrent cette lutte contre les images d’abus sexuel d’enfants comme prioritaire. La Fondation réitère néanmoins ses revendications principales:

  1. Il est indispensable que les opérateurs et les entreprises technologiques, tels que les réseaux sociaux, prennent leurs responsabilités de rechercher et signaler de manière proactive toute forme d'exploitation sexuelle d’enfants pour lesquelles leurs plateformes sont utilisées de manière abusive. A défaut d’autorégulation, un cadre législatif adapté s’impose.
  2. Il est important d’octroyer plus de moyens structurels non seulement à la police et la justice mais aussi pour des organismes tels que Child Focus de sorte à détecter plus rapidement les images d’abus sexuel, de les faire retirer, d’identifier les victimes et de poursuivre les auteurs.
  3. Comme dans les autres pays, Child Focus demande à pouvoir intervenir directement auprès des opérateurs technologiques afin de retirer les images au plus vite de l’internet et des réseaux sociaux.

Plus d'infos: www.projectarachnid.ca

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Contact

Selyna Ayuso Ferrandiz, Public Relations Manager Child Focus: Selyna.ayusoferrandiz@childfocus.org +32 (0) 473 81 17 82