Sécurité en ligneProfessionnelsDans la classe

 

L’éducation aux médias pour les jeunes s’impose comme une évidence à l’école tout comme dans les associations. Les enjeux complexes de la sécurité en ligne doivent être compris par les jeunes. Ils doivent pouvoir évoluer dans la société numérique avec discernement. Il est donc indispensable de renforcer leurs compétences et leurs aptitudes sociales, critiques et communicationnelles.

L’usage sûr, responsable et intelligent de l’Internet doit s’inscrire dans le processus d’apprentissage, dans les programmes scolaires et/ou dans un projet éducatif. Il est important de mettre en évidence le formidable potentiel des technologies.

Vous trouverez ici des outils concrets et des idées pour vous lancer dans une belle initiative pédagogique. Objectif : faire des jeunes des citoyens numériques heureux, responsables et solidaires.

La sécurité en ligne, par où commencer ?

La chasse aux clichés

Commençons par mettre un premier stéréotype en question : les jeunes sont des experts en matières de l’Internet. Alors oui, ils sont rapides et téméraires. Ils jonglent avec les apps à la vitesse de l’éclair. Cela ne fait pas d’eux pour autant des internautes critiques, heureux et responsables.

C’est là, enseignants et éducateurs que vous avez un rôle à jouer. Celui d’une boussole destinée à leur indiquer le chemin vers les valeurs citoyennes et les compétences sociales. Des valeurs bien connues et qui restent d’application en ligne.

Deuxième cliché : Il faut être un geek pour être crédible. En aucun cas, il faut être « geeks » ou accros aux réseaux sociaux pour venir en aide à un adolescent. Quand un adolescent rencontre un problème en ligne, la source du problème n’est souvent pas l’Internet mais une interaction sociale.

En tant qu’adulte, vous êtes tout à fait légitimes pour aborder ces sujets avec des jeunes. Profitons néanmoins de leurs connaissances pour les mettre en position d’experts. Ils vous éclaireront sur les plateformes hypes et les apps du moment. N’oubliez pas, vous restez la balise des valeurs sociétales et du sens critique.

Le dialogue

Gardez à l’esprit 3 mots clés qui sont la base du dialogue chez l’enfant ou l’adolescent :

  1. l’intérêt
  2. la confiance
  3. la neutralité

Ce trio représente le « sésame ouvre-toi » d’une discussion éducative et sincère sur le thème de l’Internet. Pourquoi ? Car vous entrez dans son intimité, dans une zone sensible, secrète. Il faut donc se mettre dans un état d’esprit d’ouverture et de non jugement quant à son usage des réseaux sociaux. Cette attitude est la base-même de l’instauration du dialogue.

La sécurité

Avant d’aborder l’éducation aux médias ou les risques en ligne, il est fondamental d’installer un climat de confiance dans le groupe. Les jeunes doivent sentir votre intérêt sincère envers leur univers numérique. Montrez-vous réceptif. Posez-leur des questions sans jugement. Ils doivent se sentir en confiance avec vous.

Concrètement

CONSEILS

  • Organisez un atelier « photomaton » pour parler du sexting ou de la réputation en ligne ;
  • Commencez un blog thématique avec la classe, une newslettter pour parler des Fakenews ;
  • Créez une chaîne YouTube sur les évènements de la classe pour sensibiliser les jeunes à la vie privée ;
  • Développez un outil pédagogique en ligne, un quizz par exemple, sur le thème de la sécurité en ligne pour les élèves plus jeunes ;
  • Analysez des résultats de moteurs de recherche qui seront forcément différents selon les internautes.

Montrez votre intérêt et votre implication, afin d’amener tout le groupe à découvrir les aspects positifs des médias sociaux. Encouragez-les à explorer de nouvelles pistes et apprenez-leur à utiliser l’Internet de manière créative. Certains jeunes ont par exemple un site, tiennent un blog ou réalisent des montages photos. D’autres excellent dans la création de musique numérique ou de vidéos qu’ils publient sur YouTube.  Partez de là, c’est une mine d’or !

Lancez-vous ! Et réfléchissez aux risques potentiels de l’Internet en lien avec leurs projets, de façon individuelle ou en groupe. En veillant surtout à souligner les avantages offerts par ce canal.

Faites vous-même des découvertes et continuez à apprendre, par vous-même et avec eux, grâce à eux.

 

L’ éducation aux médias numériques

DEFINITION

  • Renforcement de la réflexion de chaque citoyen vis-à-vis des médias. Mouvement volontaire de distanciation intellectuelle et affective par rapport à l’expérience médiatique ordinaire,
  • Prise de conscience critique et connaissance des enjeux de la vie personnelle et sociale liés à la communication médiatisée,
  • Exercice d’un regard créatif sur le média et le développement de capacités d’expression et d’innovation dans la communication médiatique.

« Qu’est-ce que l’éducation aux médias numériques ? ». Nos collègues du Conseil supérieur de l’éducation aux médias (CSEM) se penchent tous les jours sur cette question. En voici leur définition :

Le CSEM propose un Référentiel de compétences requises spécifiques. Ce référentiel permet d’utiliser les médias comme outils d’apprentissage. Apprendre à utiliser véritablement les médias, et spécialement ceux désignés comme médias numériques.

Selon le CSEM, chaque média (une représentation théâtrale, une carte postale, un profil sur un réseau social, un manuel scolaire, …) peut être considéré, tour à tour, comme un objet : informationnel, technique, et social. L’éducation aux médias aborde ces trois dimensions ; les compétences qu’elle recouvre en sont indissociables et l’enjeu de la littératie médiatique est de les associer de manière équilibrée.

La netiquette

Maitriser les compétences de base de la « Netiquette » reste une étape indispensable pour surfer en toute tranquillité. Cette convention des bons comportements est un guide pratique essentiel à l’usage des internautes. Vingt ans après son apparition, le rappel de ces règles reste pertinent pour prévenir des éventuels débordements sur l’Internet.

Découvrez-la en 2 minutes grâce à cette vidéo explicative.

Comment intégrer la sécurité en ligne dans son cursus ?

Il est clair qu’en tant qu’enseignant, vous ne disposez pas d’heures spécifiques pour l’éducation aux médias numériques. En outre, les ressources pédagogiques ne sont pas toujours faciles à trouver. L’éducation aux médias est liée à des objectifs transversaux de l’enseignement primaire et secondaire. Elle est en fait absente des programmes scolaires. Il est donc difficile de lui consacrer une place dans un horaire.

C’est pour cette raison, qu’en l’état actuel des choses, nous prônons une approche interdisciplinaire : la sécurité en ligne n’est pas l’apanage du cours en informatique. Elle peut être abordée aussi bien dans un cours d’histoire que de géographie pour traiter de la fiabilité d’une source d’information. Un cours de physique ou de mathématique peut être l’occasion d’analyser les résultats des moteurs de recherche. Un site web éducatif peut être développé au cours de français par les élèves. Enfin, un cours de citoyenneté peut rappeler aux élèves la différence entre : harceler, rigoler et se moquer.

 

 

Notre boite à outils

Child Focus met sur pied de nombreux outils et programmes de prévention. Nous développons des outils pédagogiques qui vous sont destinés directement, enseignants et travailleurs sociaux . Ces outils vous aident à aborder la question des risques liés à l’usage du Net. Ils proposent également des pistes de solution à aborder avec les jeunes.

Max 24/7

Public cible : enfant de 10 à 12 ans
But :

L’objectif du jeu est que les joueurs apprennent qu’il ne faut jamais rester seul.e avec un problème et qu’il y a toujours de l’aide à proximité. Les enfant découvrent ainsi à quoi sert Child Focus et comment ils peuvent contacter l’organisation. Les messages de prévention qui y sont abordés, poussent également les enfants à réfléchir de manière critique aux problèmes en ligne ou hors ligne auxquels ils pourraient être confrontés et à comment ils pourraient y faire face. Max, la personne de confiance, joue un rôle important. Nous laissons les enfants chercher activement leur propre Max à travers le jeu. De cette manière, la notion de confiance est renforcée et ce, de manière préventive et cela peut aussi aider l’enfant à s’ouvrir, à parler et surtout à demander de l’aide quand il en a besoin.

Cliquez ici pour plus d'infos

Image Child
Image Child

Atelier « Internet, safe and fun »

Public cible : 5ème et 6ème primaire
But : Sensibiliser sur le surf en ligne

Child Focus mobilise également l’industrie du Net. Chaque année, plusieurs sociétés proposent aux écoles primaires de Belgique des ateliers de sensibilisation animés bénévolement par leurs propres employés. Child Focus participe à cette démarche en élaborant le contenu du matériel didactique et en formant les employés-volontaires. Annuellement, ce sont plus de 150 personnes qui sont impliquées dans ce vaste programme pour plus de 13 000 enfants sensibilisés.

Inscrivez-vous ici

 

Les phénomènes en ligne en vogue

Vous souhaitez parler avec des jeunes de la vie privée, du cyberharcèlement, du sexting ou des challenges en ligne ? Suivez le guide…

Vie privée

Protéger sa vie privée, cela veut surtout dire ne pas partager TROP d’informations. Beaucoup de jeunes actifs sur les réseaux sociaux ont encore tendance à publier des données privées sur leurs profils (nom /adresse de leur école , numéro de portable).

Le respect de la vie privée et la protection des données à caractère personnelles sont deux éléments essentiels dans notre société actuelle.

Comment sensibiliser les jeunes à protéger leur vie privée en ligne?

Analyse d’accessibilité du profil. Qui peut avoir accès à quoi ? Les paramètres de confidentialité permettent de limiter la visibilité du profil.

  • Regardez et expliquez au jeune comment configurer ses paramètres de confidentialité.
  • Réfléchissez avec le jeune à la notion d‘amitié en ligne.
  • Faites des liens avec la vie réelle. S’il y a des personnes avec qui l’on est plus proche que d’autres, comme dans la vie réelle et qui ont donc accès à plus d’informations.

10 règles d’or facilitant la réflexion :

  • Tout ce que l’on publie sur l’Internet peut être vu par tout le monde.
  • Tout ce que l’on publie sur l’Internet, peut y rester éternellement.
  • Ne pas ajouter n'importe qui à sa liste d'amis.
  • Réfléchir avant de compléter des informations sur un nouveau profil.
  • Optimiser régulièrement les paramètres de confidentialité des réseaux sociaux.
  • Utiliser des mots de passe forts et les garder secrets.
  • Se déconnecter lorsque on quitte une application.
  • Publier le moins d'informations possibles sur le lieu où l’on se trouve.
  • Avant de créer un nouveau profil, toujours lire les conditions d'utilisation.
  • Toujours respecter la vie privée d'autrui. On ne poste aucune information, photo ou vidéo d'autres personnes sans leur consentement.

www.jedecide.be

 

Le droit à l’image. Expliquez l’importance de respecter ce dernier. Tout un chacun a le droit de dire s’il est d’accord ou non qu’une image de lui soit diffusée sur les réseaux sociaux. Cela peut avoir une influence sur sa e-réputation.

Attention, ce n’est pas parce que quelqu’un accepte d’être pris en photo qu’il est d’accord avec sa publication en ligne et encore moins avec le fait d’être tagué. Ce sont trois autorisations bien distinctes.

Ressources pédagogiques

Répertoire

Répertoire de ressources et d’initiatives pour accompagner les enfants et les ados en ligne.

Outils

Outils pédagogiques en matière d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle.

Activités

Activités pour sensibiliser les enfants à un usage sûr et critique de l’Internet dans le cadre scolaire. Ce dossier pédagogique permet aux enseignants d’aborder de façon simple et ludique les compétences numériques.

Kit pédagogique

Le Kit pédagogique « Droit à l’image » de la Commission Vie privée, 12-14 ans.

Découvrez notre préparation de leçon "Réfléchis avant de publier".

 

Cyberharcèlement

Le harcèlement classique et le cyberharcèlement vont souvent de pair. Le harcèlement à l'école trouve un relai facile dans les technologies en ligne et se poursuit ainsi en dehors de l’école. L'approche du cyberharcèlement doit donc s'inscrire dans une politique globale de lutte contre le harcèlement à l'école. Il faut instaurer une communication ouverte à propos de cette problématique, tant avec les jeunes qu'avec les parents.

L'approche du cyberharcèlement repose sur cinq axes, prévoyant des actions à l'égard des victimes, des harceleurs, des spectateurs, des parents et de l’institution.

Découvrez notre préparation de leçon 'Stop au cyberharcèlement'. 

Comment prévenir le cyberharcèlement ?

En tant que professionnel, vous pouvez faire certaines choses pour sensibiliser vos élèves au harcèlement en ligne ou hors ligne. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un problème pour agir.

Sensibilisez-les au respect de soi et des autres ainsi qu’aux conséquences que le (cyber)harcèlement peut engendrer.

Créez dans le groupe une atmosphère ou le harcèlement n’a pas sa place. Un cadre où chacun à un rôle à jouer pour le stopper. Venir en aide aux victimes en stoppant la diffusion des publications haineuses peut être un engagement. La solidarité prendra ainsi le pas sur les moqueries et la bienveillance étouffera la méchanceté.

Vous retrouverez plus d’info sur la politique de gestion cyberharcèlement à l’école dans notre rubrique « sécurité en ligne et l’école ou dans l’organisation »

 

Comment réagir face au harcèlement en ligne ? La victime -  L’auteur -  Les témoins

 

  • Ne répondez pas aux e-mails/messages du harceleur
  • Bloquez son numéro et/ou son adresse e-mail
  • Faites des captures d’écran
  • Signalez-le auprès du fournisseur du site ou de l’application
  • Contactez une ligne d’aide : Ecoute-enfants : 103, Child Focus : 116 000.
  • Tenez le centre PMS de l’école au courant.

Vis-à-vis de la victime : rassurer, accompagner.

  • Rassurez d’abord le jeune et félicitez-le d’être venu vous trouver. C’est déjà pour lui une épreuve.
  • Concentrez-vous sur les faits. Ne posez pas de questions liées aux causes de la situation, ce n’est pas nécessaire dans un premier temps pour gérer la crise.
  • Posez les actes pour endiguer le problème. Essayez de faire retirer les contenus blessants de l’Internet.

Quoi qu’il en soit, respectez le rythme de la victime, n’entreprenez des actions que si le jeune se sent prêt et s’il vous donne son accord.

Vis-à-vis de l’auteur : renforcer l’empathie.

  • Tolérance zéro : faites-lui comprendre que toute forme de harcèlement est inacceptable !
  • Ne le stigmatisez pas, ne le renforcez pas dans son rôle de harceleur, cela peut parfois empirer la situation.
  • Prenez le temps d’avoir une conversation sereine et responsabilisante. Cherchez avec lui la manière de réparer au mieux ses actes (excuses, discussion avec la victime,…)
  • Travaillez son empathie et essayez de lui faire comprendre les émotions de la victime.

Vis-à-vis des témoins: responsabiliser.

  • Tolérance zéro : faites-leurs comprendre que toute forme de harcèlement est inacceptable !
  • Tout le monde a un rôle à jouer : on ne partage pas des contenus blessants, on les bloque.
  • Les encourager à venir en aide à la victime et à lui manifester du soutien.
  • Influencer le harceleur pour qu’il cesse.
  • Encouragez les jeunes à utiliser les réseaux sociaux de manière positive, honnête et bienveillante.

Comment sensibiliser les jeunes au cyberharcèlement ?

Au niveau de la classe ou du groupe de jeunes, amenez-les à devenir des acteurs citoyens en ligne.

  • Discutez avec eux de ce qu’ils font sur l’Internet et du pourquoi de leurs actions.
  • Proposez-leur une réflexion sur les conséquences potentielles de leur attitude. Comment réagiraient-ils dans différentes situations ?
  • Travaillez avec eux sur l’empathie en les aidant à comprendre les répercussions du harcèlement sur les victimes.
  • Faites leur remarquer que ce qui est drôle pour l’un ne l’est par forcément pour l’autre.
  • Expliquez-leur les comportements punissables d'un point de vue légal.

Les solutions à privilégier sont principalement :

  • éducatives,
  • de l’ordre de la prévention
  • et du dialogue.

Le harceleur est souvent un proche de la victime qui ne se rend pas toujours compte de la portée et de la gravité de ses actes.
Une stratégie éducative doit être mise en place en collaboration avec tous les acteurs : adolescents, parents, écoles, centres PMS…

 

Quelques trucs et astuces pour les jeunes

Selon nos collègues du Conseil supérieur de l’éducation aux médias, il est indispensable d’expliquer, dès le plus jeune âge, aux enfants que :

  • Le cyberharcèlement est une violence répétée et intentionnelle. Elle peut me faire souffrir et faire souffrir les autres ;
  • ce qui est publié aujourd’hui sur la toile peut y rester « pour toujours » ;.
  • chacun doit tenir compte du droit à l’image. Je ne peux pas publier la photo d’une personne, aussi proche soit-elle, sans son accord. En particulier, si cette photo peut lui être préjudiciable ;
  • à tout moment, je peux demander le retrait d’une photo de moi publiée sur l’Internet ;
  • il est possible et recommandé de paramétrer le niveau de confidentialité et la sécurité des profils et des publications sur l’Internet ;
  • la prudence s’impose lorsque j’entre en contact avec des personnes que je ne connais pas ;
  • il ne faut pas prendre pour argent comptant et relayer, sans vérification, sur l’Internet toute information potentiellement préjudiciable à autrui ; tout ce qui est publié sur l’Internet contribue à créer l’e-réputation, la mienne mais aussi celle des autres ;
  • les réseaux sociaux fonctionnent sur une dynamique de groupe. Il est important que les membres du groupe rappellent que toute forme de violence est inacceptable et prennent des initiatives pour y mettre fin. En tant que membre du groupe, nous sommes tous garants du “bien vivre ensemble” ;
  • les réseaux sociaux proposent également des moyens pour dénoncer un problème, comme bloquer et signaler des profils ou des contenus.

 

Lire plus

L’avis du Conseil supérieur de l’éducation aux médias
Le site internet de l’Université de Paix proposant un large panel d’initiatives de prévention du harcèlement

 

Le sexting

OK ou pas OK ?

Le sexting est normal. Rien de grave tant qu’il respecte les limites de l’expérimentation et de la découverte sexuelle et le consentement mutuel.

Mais qu’est-ce qu’un comportement sexuel acceptable ?

Quelles sont les limites à respecter ?

• Un consentement mutuel a été explicité : personne n’a été forcé ou obligé.
• Une certaine « égalité » relie les personnes impliquées par exemple : l’âge.
• Le comportement correspond à leur maturité.
• Le comportement est adapté au contexte.
• Le comportement respecte l’intégrité et la dignité des personnes impliquées.

Le consentement joue un rôle capital. Cela signifie que le sexting peut être envisagé à condition que la personne accepte, sans y être forcée, de prendre et d’échanger des photos à caractère sexuel. Ces photos ne seront alors pas transmises ou mises en ligne. Les photos et les vidéos ne quittent pas le cadre intime dans lequel elles ont été envoyées. Les jeunes se respectent l’un l’autre afin de ne pas les diffuser et de ne pas briser ce lien de confiance.

Attention : Prendre des photos ou diffuser des images sans autorisation pose un vrai problème. Briser ce lien de confiance est inacceptable. Manipuler, forcer, tricher, insister relève d’un comportement agressif et abusif. C’est du harcèlement sexuel visant à vexer, blesser, humilier quelqu’un.

Saviez-vous que l'application la plus populaire pour l'envoi de sextos est Snapchat ? Cette application permet en effet de s'envoyer des photos et des vidéos qui disparaissent après quelques instants ... ou pas ! La capture d’écran sur un smartphone permet en effet de quand même sauvegarder le snap qui a été envoyé !

 

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Saviez-vous que l'application la plus populaire pour l'envoi de sextos est Snapchat ?

Cette application permet en effet de s'envoyer des photos et des vidéos qui disparaissent après quelques instants ... ou pas ! La capture d’écran sur un smartphone permet en effet de quand même sauvegarder le snap qui a été envoyé !

 

 

Conseils à partager avec les jeunes

  • ne mets jamais en ligne des photos qui ne doivent pas être vues par tout le monde ;
  • vis ta sexualité et ton intimité en ligne prudemment ;
  • n’envoie pas une photo sexy chaque fois que quelqu’un te le demande. Même si quelqu’un qui t’envoie une photo explicite. Eventuellement, envoie une image humoristique afin que l’autre comprenne qu’il/elle a dépassé les bornes ;
  • réfléchis avant de répondre : quelqu’un peut t’envoyer un message ou une photo à caractère sexuel dans l’espoir que tu vas réagir ;
  • si tu vois que les autres diffusent un sexto, parles-en. Si tu constates que quelqu’un diffuse ou montre un sexto sans le consentement de la personne concernée, dis ouvertement que tu n’es pas d’accord et demande-lui d’arrêter ;
  • tu as envoyé un sexto qui n’a pas encore été diffusé ? Si cette idée te gêne ou que tu regrettes ton geste, demande au destinataire de l’effacer en lui expliquant pourquoi.

 

 

Si, le jeune décide d’envoyer des sextos, voici quelques façons de se protéger :

  • Protège ta réputation : fais en sorte que les autres ne puissent pas t’identifier sur la photo. Ne montre pas ton visage ou floute-le, et surtout, ne te photographie pas nu(e).
  • N’envoie de sextos que librement et de ton plein gré, jamais sous pression ou contre rémunération.
  • N’envoie de sextos que si tu es sûr(e) que cela fera plaisir à l’autre personne.
  • N’envoie de photos ou de messages à caractère sexuel que si tu es sûr(e) de toi à cent pour cent et que tu ne risques pas de le regretter.
  • N’échange de sextos qu’avec des personnes fiables, que tu connais dans la vraie vie et qui ont un comportement mature.
  • N’envoie de sextos que si le/la destinataire est consentant(e).
  • Veillez l’un(e) et l’autre à supprimer les sextos après les avoir reçus.

Et en cas de problème, voici ce que doit faire le jeune :

  • Garde la tête froide : agis tout de suite afin de limiter les dégâts éventuels.
  • Modifie les paramètres de confidentialité de ta page de profil : il peut arriver que quelqu’un diffuse des photos sexy de toi sans que tu ne les aies envoyées à personne. Il se peut que tes paramètres de confidentialité ne soient pas adaptés. Change-les donc tout de suite afin de rendre invisibles tes photos ou tes messages compromettants.
  • Contacte la personne qui diffuse tes sextos : cherche à convaincre cette personne de cesser de les diffuser. Si ce n’est déjà fait, contacte les personnes qui les ont reçus et demande-leur également de cesser.
  • Contacte les responsables de sites web : si tu trouves une photo de toi sur d’autres pages, contacte les responsables de ces sites, demande que cette photo soit retirée. Autrement dit : signale du contenu inapproprié.
  • Demande de l’aide : surmonte ta honte et demande de l’aide autour de toi, à tes parents, à tes éducateurs ou à une organisation spécialisée. Ne reste pas seul.
  • Sois discret(e) : ne parle pas de ce problème autour de toi, car l’information peut se répandre parmi tes ami(e)s ou même sur les réseaux sociaux.
  • Recherche toutes tes photos compromettantes : essaye de retirer et de faire retirer toutes les photos compromettantes que tu peux trouver de tous les services publics tels que réseaux sociaux, sites de partage de photos, blogs, réseaux peer-to-peer, etc... et efface-les de ton disque dur!
  • • Attention à ta réputation en ligne : à partir de maintenant, fais attention à toi et fais en sorte de ne diffuser que des photos de toi que tout le monde peut voir en ligne.

Pour en savoir plus :

 

Les ressources pédagogiques

  • L’atelier « Sexting @ School » : Cette préparation de cours de Child Focus sur le sexting a été développée pour les élèves du secondaire (12-18 ans) pour traiter la question de la sexualité et des médias sociaux.
  • La pièce de théâtre « #VU » : La compagnie de théâtre « Arts Nomades » a mis sur pied un spectacle sur le sexting en étroite collaboration avec Child Focus. Cette pièce choc a pour objectif de faire comprendre aux jeunes la notion de responsabilité. #VU veut déplacer le curseur de la culpabilité et de la responsabilité sur celui ou celle qui rompt la confiance dans une relation de couple et non plus sur la victime.
  • Sextoooh.be: une plateforme éducative en ligne consacrée au sexting et aux stéréotypes de genre pour les professionnels travaillant avec des jeunes.
  • Moules frites reportage sur le sexting
  • Let's talk about sexting: Mode d'emploi pour élaborer une politique sur le sexting dans votre école

 

 

Challenges en ligne

De nouveaux défis naissent régulièrement sur l’Internet. Leur succès auprès des mineurs est variable. La prévention passe par un dialogue franc et direct avec les jeunes, même auprès de ceux qui semblent ne pas s’y intéresser. Les défis se font souvent dans la confidentialité d’une chambre d’adolescent, loin du regard des adultes.

Découvrez notre préparation de leçon pour discuter des challenges en ligne dans votre classe.

Comment sensibiliser les jeunes aux challenges en ligne ?

• Restez informé de l’actualité du monde numérique. Renseignez-vous auprès des acteurs d’éducation aux médias. Suivez les actualités sur notre site web ou nos réseaux sociaux. Demandez aux jeunes eux-mêmes. Cela vous permettra d’évoquer la dernière tendance avec eux et de les mettre en position d’experts.
• Parler n’est jamais incitatif mais permet au contraire de sonder la pensée des jeunes. En parler permet de prendre de la distance vis-à-vis d’une éventuelle intention de participation.
• Les plus fragiles sont souvent les plus attirés par ces épreuves. Si un mineur manifeste des envies de participer à un défi, il est souvent dissuasif pour lui d’évoquer avec vous ses craintes, ses difficultés ou ses manques. Le défi peut être vu par l’adolescent comme un exutoire de son mal être. A vous de l’aider à se tourner vers des remèdes plus adaptés et moins dangereux.
• S’intéresser ou parler d’un défit ne signifie pas automatiquement que le jeune va y participer. C’est un sujet de discussion fréquent entre jeunes qui peut surgir dans votre quotidien. Il doit être traité sans dramatisation mais avec importance.
• Assurez-vous que vos élèves aient confiance en vous. Ils doivent se sentir en sécurité. Soyez clair sur le fait que vous ne punirez pas. Tout ce qu’ils vous disent restera entre vous. Vous n’en parlerez pas (systématiquement) aux parents.
• Un défi peut être un moyen que le jeune a identifié pour se construire. On ne peut le blâmer de vouloir grandir. Rappelez-lui qu’expérimentation et évolution se réalisent dans un cadre sécure.

 

 

Conseils à partager immédiatement avec les jeunes

Avant de s’engouffrer dans un nouveau challenge voilà cinq à se poser afin de prendre la bonne décision…

  • Est-ce que le challenge fait mal ?(à moi ou aux autres)
  • Ce challenge est-il dangereux pour moi ou pour d’autres ?
  • Est-ce que je sens une quelconque forme de pression ou de contrainte ?
  • Pourquoi est-ce que je réalise ce challenge ?
  • Si je réalise ce challenge, est-ce que je me respecte et est-ce que je respecte les autres ?

 

 

Lire plus

Le guide « Temps d’arrêt » de Yapaka : les Challenges numériques sur les réseaux sociaux.

Cette publication décrypte le fonctionnement des défis numériques dans la logique du processus adolescent. Entre panique morale et amplification caricaturale de ces phénomènes dans les médias, les éducateurs doivent-ils s’alarmer? Ici, l’impératif est, en tant qu’adulte, de susciter le questionnement.

  • Pourquoi faire ce défi ?
  • Quels sont les impacts sur moi ? Sur les autres?
  • Comment évoquer ces phénomènes de défi sans engager un effet d’imitation et protéger les adolescents?

Ce texte propose des clés de compréhension pour les professionnels. Apprendre à penser la prévention et l’accompagnement des plus vulnérables et des adolescents en particulier.

 

 

Un e-incident dans ma classe, comment gérer ?

Voici en quelques étapes les bons réflexes à adopter pour gérer une situation problématique survenue sur les réseaux sociaux. Vous pouvez également recommander cette approche aux parents.

À l'égard de la victime :

  • Soyez attentif aux signaux lancés par vos élèves : vous remarquez des comportements inhabituels, un repli sur soi d’un de vos élèves. Inversement de nouvelles alliances se créent, le groupe se tournant toujours ou se moquant toujours des mêmes enfants, un enfant qui a soudainement des mauvaises notes…
  • Prenez la victime qui vient se confier à vous au sérieux et rassurez-la. Les insultes ou les menaces ne doivent pas être prises à titre personnel. Ce n'est certainement pas sa faute. Déculpabilisez l’enfant.
  • Ne promettez pas de résoudre rapidement le problème. Les e-incidents sont souvent très complexes.
  • Dites à la victime de ne pas réagir aux messages haineux. Ça ne fera qu’envenimer la situation.
  • Montrez à la victime comment bloquer les profils ou les comptes qui sont à la source du problème. Montrer ensuite à l’enfant comment signaler sur les réseaux les contenus (messages, photos, vidéos) litigieux et/ou gênants.
  • La victime peut aussi choisir un autre pseudo ou se créer une nouvelle adresse électronique. Dans le futur, elle peut éventuellement utiliser deux adresses. L'une réservée aux bons amis (qui promettent alors de ne la transmettre à personne d'autre), l'autre destinée au cercle (plus vaste) des connaissances et servant pour s'enregistrer sur des sites ou des réseaux sociaux.
  • Si le harcèlement persiste et prend un caractère haineux, vous pouvez faire appel à la police locale ou fédérale. Il faut néanmoins fournir des « preuves » tangibles.
  • Apprenez aux enfants à sauvegarder des preuves et/ou à faire des captures d'écran des discussions ou des photos indésirables. Dites-leur de noter également la date et l'heure. Se faire passer pour quelqu'un d'autre, envoyer des photos de quelqu'un sans son consentement, etc. sont interdits par la loi et par conséquent, punissables.
  • Vous pouvez contacter notre ligne d’aide, le 116000, disponible 24/7 anonymement et gratuitement.
  • Informez les parents si vous pensez qu'ils ne sont pas au courant et qu’ils pourront bien encadrer l’enfant victime.

À l'égard du harceleur et des « spectateurs »

  • Faites comprendre clairement que vous n'acceptez pas ce comportement. Tolérance zéro.
  • Parlez à l'enfant et demandez-lui pourquoi il agit de la sorte. Le harcèlement est souvent qualifié de taquinerie ou de blague. L'enfant ne se rend pas compte qu'il porte préjudice à la victime ou se livre à des actes punissables.
  • Ne sanctionnez pas directement. Attirez l'attention du harceleur sur ses responsabilités. Essayez de lui faire prendre conscience des conséquences de ses actes. Posez-lui des questions comme : « Comment réagirais-tu si cela t'arrivait ? » ou « Oserais-tu également dire ces choses si la personne concernée se trouvait en face de toi ? ».
  • Exigez du harceleur qu'il cesse immédiatement d'agir de la sorte. Faites en sorte qu’il entreprenne des mesures réparatrices.
  • Interpellez les témoins en leur disant qu’ils ont leur part de responsabilité dans cet e-incident. C’est à eux à manifester leur désaccord vis-à-vis des auteurs,. C’est aussi à eux de manifester leur soutien à la victime et de lui apporter leur aide. C’est également à eux de stopper la diffusion des publications haineuses. Impliquez-les dans les mesures réparatrices.
  • Informez les parents si vous pensez qu'ils ne sont pas au courant.
  • Ne diabolisez pas l'accès aux médias. En dépit de l'un ou l'autre dérapage, l’Internet reste un outil formidable qui enrichit l'univers des enfants et des adolescents.


Trouver de l’aide en tant que professionnel

  • Vos élèves sont impliqués dans des situations problématiques en ligne?
  • Vous vous sentez dépassé par les évènements ? Surtout en matière de sécurité en ligne des jeunes que vous encadrez ?
  • Vous ne savez pas par où commencer pour aborder la sécurité numérique?
  • Vous êtes témoin de violence en ligne entre vos élèves ?

De nombreuses pistes s’offrent à vous :

Notre service d’aide : le 116 000. Un de nos spécialiste e-Safety répond à toutes vos questions liées au bon usage des réseaux sociaux par les mineurs.

Parmi les dispositifs de prévention du décrochage et de la violence en milieu scolaire, la Fédération Wallonie-Bruxelles a instauré le Service des Équipes mobiles . Personne de contact : Bruno SEDRAN - 02/690 83 81 - equipemobile@cfwb.be.

Le numéro vert visant à informer les enseignants victimes de violence, à apporter un soutien et un accompagnement aux établissements : 0800.20.410

Vous trouverez un soutien chez Unia (le centre belge pour l’égalité des chances). Vous pouvez y signaler toutes formes de discrimination.

Lire plus

Le Site du Conseil supérieur de l’éducation aux médias: www.educationauxmedias.eu

Pour des renseignements plutôt techniques le site www.safeonweb.be vous proposes une foule de conseils pour surfer en toute sécurité.